Craig Lucas

un monde suturé

 

Craig Lucas est né le 30 avril 1951. Abandonné dans une voiture à Atlanta en Georgie, il est adopté à 8 mois par une famille de Pennsylvanie, puis élevé dans un contexte conservateur, entre un père agent du FBI et une mère femme au foyer. Dans les années 60 & 70, il s’intéresse à la politique de gauche et réalise son attirance pour les hommes. Il revendique le fait qu’assumer son homosexualité lui a permis de se développer en tant que personne et en tant qu’écrivain.

En 1973, il obtient son Bachelor’s degree en études théâtrales et écriture à l’université de Boston. Son mentor Ann Saxton le presse alors de venir tenter sa chance à New York. Là, il passe par tous les petits boulots possibles, certains ayant trait à la scène puisqu’il se retrouve acteur, chanteur et danseur dans des comédies musicales. En 1981, il travaille sur la réécriture de sa pièce Missing persons quand un ami le présente au metteur en scène-réalisateur Norman René, qui promet de produire la pièce quand elle sera terminée. Cela marque le début d’une collaboration et d’une liaison de 15 ans. Ensemble, les deux artistes montent des pièces, films et revues de cabaret. Dans la revue Marry me a little, deux personnes voisines de palier ne se rencontrent jamais et chantent le désir et le désarroi de ne jamais parvenir à communiquer avec autrui.

Après ses premières œuvres, surtout des comédies romantiques jusqu’en 1998, et la mort de Norman René, son travail devient plus dramatique, centré sur le Sida notamment dans des œuvres comme The dying Gaul et Singing Forest. Parallèlement, il commence à mettre en scène pièces et comédies musicales.

On peut aisément répartir son travail autour de 2 grands pôles : les pièces gay (Blue Window, un Companion de longue date) et les pièces hétéro (Reckless, 3 cartes postales, Prélude à un baiser). Mais Lucas se revendique capable d’écrire à propos des problèmes humains en général et non limités au ghetto de l’homosexualité. Du coup les critiques hétéro lui ont souvent reproché d’être trop gay et les critiques gay pas assez. Malgré cela, en 2001, sa mise en scène de Saved or Destroyed, pièce de Harry Kondoleon, est récompensée par un Obie Award (récompense théâtrale new-yorkaise). L’année dernière, il en a remporté un second pour sa pièce intitulée Small tragedy et le New York film Critics Award pour le scénario de La Vie secrète des dentistes.

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