les 3 Cygnes
(...de la honte...)
présentent
une pièce de
Craig Lucas
mise en scène
Cyrille Boussant
Thomas Moulins
avec | |
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Tristan Romain Grandadam |
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Tom Emmanuel Hoblingre |
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Emily
Claire Le Goff |
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Norbert
Ronan Le Nalbaut |
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Libby
Elodie Martigny |
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Boo
Tomah Phénix |
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Alice
Bédite Poupon- Joyeux |
Tom : “ Bon sang! Avant j'avais ce piano magnifique, Ma-gni-fique, une sonorité vraiment cool, un demi-queue. … ”
Laurence at the Piano
by Fairfield Porter, 1953
Oil on canvas - 40 " x 30 ",
New Britain Museum of American Art, Connecticut
Libby : “ … je crois que j'étais enceinte. Enfin je l'étais. On en a parlé, j'avais du retard. Bref, j'aurais pu l'être ”
October Interior
by Fairfield Porter, 1963
Oil on canvas - 56 x 72 "
Private collection
Boo : “ C'est aussi… la première fois que tu m'es fait l'amour? Je me suis sentie comme un bébé qui venait de naître ”
July Interior
by Fairfield Porter, 1964
Oil on canvas - 56 1/8" x 72 ",
Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington
– Fairfield Porter?
– Le—? Fameux?
– Peintre.
– C'est ça.
– … quand on lui a demandé s'il trouvait que c'était vaniteux de signer ses peintures ou de ne pas les signer…
– Signer ou ne pas signer!
– C'est ça!
– A répondu?
– Si tu es vaniteux, c'est vaniteux de signer tes peintures et de ne pas les signer.
– Ah-ah!
– Et si tu n'es pas vaniteux, alors ce n'est pas vaniteux de signer tes peintures ni non plus de–
– Ne pas les signer!
Digne héritier de Edward Hooper, le fameux peintre réaliste américain mentionné dans le dialogue entre Alice et Boo évoque, à travers ses tableaux, une mosaïque de visages à demi vacants, de postures semi rigides, inconfortables, dans des compositions de couleurs et de lumières pourtant riches et rassurrantes. Ses extérieurs sont vifs et ouverts. Ses intérieurs sont doux et feutrés. Et pourtant un sentiment éprouvant d'absence et d'anonymat semble les hanter. Comme si le peintre voulait nous mettre en garde sur le fait que ce n'est pas le monde qui nous fait défaut, mais notre propre abord de celui-ci.
En effectuant nos recherches pour la mise en scène de Blue Window, nous avons trouvé dans son travail de nombreux ponts avec le texte de Craig Lucas et certaines impressions que nous essayions de provoquer par la rencontre des différents personnages.
Notre mise en scène, bien sûr, a ensuite suivi son propre chemin pour s'enrichir du dynamisme foisonnant que le texte semble réclamer, mais les masques lointains et fatigués de Fairfield Porter nous sont régulièrement revenus en tête, jusqu'au chœur final de la pièce, où la poésie et la stylisation peuvent sembler un hommage à ce sentiment si bien capturé par l'artiste-peintre.